(RE)découvrons notre ville - Ameublement Klees-Fox, rue Beaumont

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Notre capitale, vous pensez bien la connaître ? Bien, détrompez-vous ! Certains bâtiments, devant lesquels vous passez régulièrement cachent une histoire particulière. Dr Robert L. Philippart est un véritable expert en la matière et va vous emmener à travers la ville découvrir ces histoires cachées qui vous feront voir d’un autre œil certains bâtiments emblématiques.

Ameublement Klees-Fox, rue Beaumont

Le front de rue de la rue Beaumont entre la rue des Capucins et la Côte d’Eich n’a été construit qu’après l’ouverture de la Ville et l’aménagement de la Côte d’Eich en 1871. Les terrains appartenaient jadis au couvent des Capucins qui y était installé de 1630 à 1795 à la rue des Capucins. Ses jardins donnaient jusqu’à l’actuelle rue Willy Goergen. En 1798 François Scheffer, futur bourgmestre de la ville, acquit ce jardin du Gouvernement comme bien national. La veuve de François Scheffer chargea en 1852 l’ingénieur Antoine Hartmann de transformer ces jardins en 8 lots pour accueillir des immeubles de commerces et 18 logements à construire dans le prolongement de la rue Beaumont. Or, finalement, Anne Barbe Scheffer-Seyler préféra vendre sa propriété aux pères rédemptoristes qui y élevaient en 1858 leur couvent et église. L’ancien couvent des capucins était échu à la forteresse qui y installa sa boulangerie centrale. Après le départ de la garnison, en 1867, les bâtiments passaient à l’Etat qui les cédait en 1868 à la Ville de Luxembourg. Celle-ci installa son théâtre dans l’ancienne église du couvent, le couvent des Capucins étant converti en dépôt pour les décors des spectacles. Une convention passée entre l’Etat et la Ville en 1884, autorisa celle-ci à démolir l’ancien couvent et de vendre les terrains ainsi libérés le long de la rue Beaumont prolongée en direction de la Côte d’Eich. Le couvent fut ainsi démoli en 1890 et les terrains adjugés à Jacques Fox, ébéniste établi depuis 1885 à Luxembourg-Gare.

Jacques Fox chargea l’architecte Antoine Luja de la construction de logements et de commerces le long de la rue Beaumont entre la place du Théâtre et la rue des Capucins. Comme secteur central, les immeubles furent construits à deux étages. Cette conception répondait à deux besoins bien particuliers : la Ville souhaitait augmenter la densité de la population en proposant de nouveaux logements répondant aux nouvelles normes d’hygiène (conduite d’eau, canalisation, gaz, électricité, bonne aération des pièces). D’autre part, partout en Europe, les professions indépendantes développaient le logement en location pour bénéficier de recettes à l’âge avancé. Les pensions de retraite n’existaient pas encore. Le style des façades puise dans la Renaissance, interprétée à l’époque comme architecture nationale. A l’époque de la construction de cet ensemble, la rénovation et l’agrandissement du palais grand-ducal  de style Renaissance était d’actualité. Fox finançait le projet de construction par la vente de plusieurs immeubles dont il était propriétaire à l’avenue de la Gare et à la rue Origer. Le chantier à la rue Beaumont était terminé au printemps 1893, et Fox donna l’immeuble en location. La fille de Jacques Fox (1845–1901) et de Marguerite Zander (1851–1934), Marguerite, épousa en 1895 Arnold-Ernest Klees qui ouvrait la même année à la maison Fox, rue Beaumont, son « Möbel-und Ausstattungs-Geschäft  Klees-Fox ».  Jacques Fox et Marguerite Zander restaient établis à l’avenue de la Gare. Avec Champagne et Bonn, ce magasin de mobilier comptait parmi les plus grandes maisons d’ameublement de la ville. La maison Klees-Fox était recherchée par les familles aisées constituant les dotes en mariage de leurs filles. La gamme proposée présentait des canapés, de l’ameublement pour le jardin, de la literie moderne en fer, des berceaux et lits d’enfants. Klees-Fox proposa aussi une grande gamme de tissus, de rideaux et du linge maison, des tapis, des tapis d’escaliers et de couloirs, des nappes de tables, des couvre-lits et couvertures en laine, des serviettes, des essuis, des tabliers, des mouchoirs. Ce magasin spécialisé dans la vente de chambres à coucher, bureaux, salons, gobelins, matelas, chaises, cabinets de travail, puisait dans la livraison de grandes quantités de mobilier produit à l’échelle industrielle, ce qui lui permettait de les offrir à des prix fixes et abordables. La production industrielle d’ameublement permettait une démocratisation d’un mobilier répondant aux nouvelles normes techniques. Les produits étaient exposés au magasin par compartiments distincts et la « beste Bedienung » ne laissait pas la clientèle pour compte devant un choix immense en produits. Arnold Klees est décédé en 1920. Sa veuve allait poursuivre les affaires. L’établissement sera liquidé en 1922. L’immeuble est vendu par lots successifs à partir de cette date et jusqu’en 1934. Charles Diederich-Neyen y ouvrait un nouveau magasin de mobilier à l’emplacement de l’enseigne « Klees-Fox ». La devise de ce nouveau magasin d’ameublement qui existait comme entreprise jusqu’en 1961 était : « Das Gute mit dem Schönen verbinden ».

Photos : Papier entête Klees-Fox © industrie.lu

Photos en couleur : 2006 © Rolph

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