(RE)découvrons notre ville - Ciné Cité

Notre capitale, vous pensez bien la connaître ? Bien, détrompez-vous ! Certains bâtiments, devant lesquels vous passez régulièrement cachent une histoire particulière. Dr Robert L. Philippart est un véritable expert en la matière et va vous emmener à travers la ville découvrir ces histoires cachées qui vous feront voir d’un autre œil certains bâtiments emblématiques.

Ciné Cité

L’initiative pour ouvrir un cinéma à la ville Haute pour 760 spectateurs remonte à l’initiative du notaire Charles Michels. Il s’associa à deux experts de l’exploitation de salles de cinéma au Luxembourg : Louis Freysing, directeur du Cinéma Marivaux et Isidore Thill, directeur des salles Victory et The Yank toutes situés au quartier de la gare. Ils chargeaient l’architecte Robert Lentz de la conception des plans. Lentz était un architecte très innovateur et très apprécié. Il allait être chargé pour concevoir l’exposition du Millénaire de 1963 et du monument Robert Schuman près du pont Grande-Duchesse Charlotte.  Les artistes François Kinnen et Lou Theisen assuraient les décorations de la scène, ainsi que la grande fresque abstraite au foyer. Celui-ci était un lieu important dans les années 1960, car des films furent lancées par des soirées de galas en présence d’autorités civiles ou religieuses, voire même en présence de membres de la Cour grand-ducale. L’ouverture du cinéma en 1958 assurait à côté du théâtre la seconde salle de spectacles à la ville Haute. Le quartier de la gare comptait à l’époque 5 salles de cinéma, alors qu’au centre-ville se trouvait uniquement le cinéma de la Cour. Dans les années 1950, le cinéma connut une fréquentation très élevée grâce aussi à la démocratisation de la voiture automobile. A l’époque, le stationnement de voitures était autorisé à la place d’Armes. Or, dès les années 1960 le nombre de visiteurs des salles obscures diminuait, et le cinéma Capitole à l’avenue de la Gare fut le premier à fermer en 1969, suivi du Cinéma de la Cour en 1971. Pour réagir contre ce déclin, la salle du Ciné Cité sera dotée en 1963 d'un système spécifique permettant de projeter des films en format 70mm permettant une plus grande qualité de l’image. Au cours des années 1960, plusieurs grandes productions réalisées dans les studios de Hollywood assuraient des succès d’entrées. Pendant des décennies le Ciné Cité fut le cinéma de projections des films de James Bond. Il faut souligner que ce cinéma a donné également l'occasion à des cinéastes luxembourgeois d'y présenter leurs films. Le perfectionnement technologique au niveau de la sonorisation n’aidait cependant pas à regagner les foules. Début des années 1980, plusieurs cinémas luxembourgeois furent subdivisés en plusieurs salles plus petites permettant une programmation plus riche et variée. En 1982, le Ciné Cité fut ainsi transformé en 5 salles de tailles différentes allant de 360 à 74 places. Ces aménagements devaient attirer des clientèles différentes par la projection simultanée de 5 films. Malgré ces efforts, la télévision réussit à attirer le grand public devant le petit écran. Or de nouveaux cinémas sont ouvert à Luxembourg en 1992 et 1996. Ceux-ci sont mieux équipés techniquement et plus confortables pour les spectateurs. Utopolis offrait d’un coup en 1996 10 projections en simultanée. En 1997, l’immeuble du Ciné Cité fut vendu à la Ville de Luxembourg. L’exploitation des salles de cinéma se poursuivit jusqu’en 2004. La ville fait démolir le cinéma pour y construire le le centre socio-culturel Cercle-Cité, logeant la bibliothèque municipale et offrant une salle de conférence pour 150 personnes. Agrémenté d’un restaurant, le nouvel complexe conçu par Beng Architectes Associés est relié à l’ancien palais municipal « Cercle ». Le centre socio-culturel fut inauguré en 2011. L’ancienne Salle Vox, aujourd’hui Cinémathèque est l’unique salle de projection de films à la ville Haute. La Ville de Luxembourg s’est proposée de rénover cette salle et de la rendre accessible pour tous.

Photo : inconnu © Photothèque de la Ville de Luxembourg