(RE)découvrons notre ville - Le Grand Café

Batty Fischer 1956 0111 copyright Photothèque VdL

(RE)découvrons notre ville - Le Grand Café

Notre capitale, vous pensez bien la connaître ? Bien, détrompez-vous ! Certains bâtiments, devant lesquels vous passez régulièrement cachent une histoire particulière. Dr Robert L. Philippart est un véritable expert en la matière et va vous emmener à travers la ville découvrir ces histoires cachées qui vous feront voir d’un autre œil certains bâtiments emblématiques.

Ville Haute – Le Grand Café

Le « Grand Café » à la place d’Armes représente non seulement l’un des plus anciens établissements de la ville, mais également l’un des plus prestigieux.

Jean Winandy, inaugura le « Grand Café », le 16 décembre 1847. Son enseigne était située au Marché –aux-Herbes, en face de l’actuel palais grand-ducal. Après l’ouverture de la ville en 1867, le « Grand Café » s’établit à la place d’Armes, qui suite au départ de la garnison s’était transformée en salon de la capitale. En juin 1868, le magazine satirique « d’Wäschfra » confirme que le Grand Café était le rendez-vous de « angesoffene Elegants ». L’univers de ce petit et beau monde était constitué de 4 grands miroirs, de plusieurs horloges, de tables avec plaques en marbre. La terrasse donnant sur le kiosque à musique était cernée par 9 lauriers roses. Le „Grand Café“ fut „Unstreitig das stilvollste und sehenswerteste Etablissement der Hauptstadt ». (Das Luxemburger Land in Wort und Bild 18/08/1895). L‘ architecte Charles Mullendorf (1861–1895) avait été sollicité pour créer cet espace exceptionnel. Il avait fait ses preuves en modernisant l’ancien Hôtel de Cologne et en construisant la villa de l’hôtelier J.P. Brasseur.

Pour réaliser le « Grand Café », ce jeune architecte semble s’être inspiré de l’œuvre magistrale d’Edouard Jean Niermans, qui avait signé les décors de brasseries parisiennes.

Le « Grand Café » présentait de grandes baies de style historisant sur la façade. Elles étaient rehaussées de céramiques aux décors Art Nouveau et portaient le nom du propriétaire « Léon Schmit » L’intérieur présentait une mezzanine, des lambris alternant avec des miroirs. Des panneaux en stuc étaient finement ornés de peintures à brindilles et à oiseaux. Un vitrail coloré montrant une scène bucolique prenait le jour par la façade arrière ; le mobilier était richement travaillé et réalisé en matériaux nobles.

La clientèle internationale et bien instruite, lisait « (…) Ausser sämtlichen inländischen Zeitungen liegen über 30 der hervorragendsten Tagesblätter und Illustrierte Zeitschriften des Auslandes auf“. (Das Luxemburger Land in Wort und Bild, 18. Août 1895). La presse nationale révèle que l’établissement fut fréquenté tant par les membres du Gouvernement que par leurs Conseillers. Le 27 mars 1897, le Grand Café avait prêté son cadre à la fondation de l’Association des Ingénieurs Luxembourgeois. Le Grand-Duc Adolphe aurait également fréquenté ce café, « wo die Spiesser Ihre Karten droschen ». Dans les années 1930, le « Grand Café » offrait son cadre à des ventes publiques d’immeubles prestigieux de la capitale. En 1945, la « Obermoselzeitung » confirme la présence, au « Grand Café » d’une clientèle de notables et de « descendants de vieilles familles bourgeoises ».

En 1915, le « Grand Café » fut rénové et loué à la « Biergrosshandlung und Eisfabrik, Gebrüder Zander » de Luxembourg. En 1957, l’architecte Pierre Gilbert (futur architecte de la Bâloise) fut chargé de rénover les locaux dans un esprit plus moderniste.

D’importants travaux furent entrepris au début des années 1970, lorsque le « Grand Café » devint « Restaurant Académie ». Les céramiques de la façade furent partiellement conservées et déposées au Musée d’Histoire de la Ville. En 1975, Gault et Millau distingua la fine cuisine de « l’Académie » par 12 broches. Jusqu’en septembre 2014, résidents luxembourgeois et touristes adoraient la fabuleuse « fondue bourguignonne » servie par la maison.

Le Bureau d’Architecture Tetra Kayser Associés en collaboration avec le Musée d’Histoire de la ville de Luxembourg et le service d’architecture de la capitale recréaient en 2017 les grandes baies vitrées conçues par Charles Mullendorf, mais ne reconstituaient ni l’intérieur, ni les décors aux arabesques qui ornaient les panneaux de la façade.

© Photothèque de la Ville de Luxembourg – Batty Fischer 1957

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